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Prix du carburant : ça brûle !

Prix du carburant : ça brûle !

Rédigé par M. H. / Economie / lundi, 22 juin 2020 08:36

Problématique. Cette hausse des prix du carburant, qui suscite l’ire des citoyens, intervient au moment où la Tunisie voisine a annoncé une nouvelle baisse sur les prix de vente au public de certains produits pétroliers, soit la deuxième en l’espace d’un mois.

Le Projet de Loi de finances complémentaire 2020 est adopté à l’APN, en dépit de quelques résistances sur certaines dispositions, puis au Sénat. La pomme de discorde avait pour nom : hausse des prix sur le carburant. Une mesure « problématique, commente Brahim Guendouzi, professeur d’économie à l’Université de Tizi-Ouzou, car même si elle se justifie par la nature des subventions qui la caractérisent, le timing choisi ne permet pas d’avoir l’impact voulu, car l’économie algérienne est en récession et la plupart des entreprises de transport sont à l’arrêt en raison du confinement de la population ». Et relève un risque d’une « répercussion négative » dans les activités de transport, susceptible d’engendrer des difficultés pour la relance de l’économie nationale.

En effet, le timing n’est pas bien choisi. Avec les mesures de confinement décidées suite à la propagation du coronavirus, beaucoup d’Algériens étaient contraints de quitter leur poste. Nombre d’entreprises ont mis la clé sous le paillasson. Aussi, cette hausse, qui suscite l’ire des citoyens, intervient au moment où la Tunisie voisine a annoncé une nouvelle baisse sur les prix de vente au public de certains produits pétroliers, soit la deuxième en l’espace d’un mois. Côté gouvernement, le ministre des Finances a expliqué que cette augmentation aura un effet limité sur le coût d'exploitation des véhicules mais permettra de réduire le gaspillage de cette matière essentielle. Aussi, le PLFC 2020 prévoit la baisse des dépenses budgétaires à 7.372,7 mds DA (mds DA) contre 7.823,1 mds DA dans la Loi de finances (LF) initiale. Les recettes budgétaires devraient, elles aussi, baisser à 5.395,8 mds DA contre 6.289,7 mds DA dans la LF initiale. Le déficit budgétaire devrait atteindre 1.976,9 mds DA (-10,4% du PIB) contre 1.533,4 mds DA dans la LF initiale (-7,2% du PIB).

Le déficit budgétaire qui sera enregistré sera de l’ordre de -1976,9 milliards de dinars, soit -10,4% par rapport au PIB, contre -1.533,4 milliards de dinars prévu dans la LF initiale pour 2020 (-7,2% du PIB). Il en est de même pour la balance des paiements qui devrait également enregistrer un déficit de l’ordre de 18,8 milliards de dollars, contre 8,5 milliards de dollars prévus dans la LF initiale.

Des chiffres qui expliquent la nécessité de plus de réactivité pour permettre à l’outil de production de redémarrer plus la relance de l’investissement, condition sine qua non pour amorcer le plus vite possible la croissance et lever la menace qui pèse sur l’emploi et le pouvoir d’achat des ménages. S’impose également, selon les économistes, l’impératif de la restructuration et la réforme des subventions du secteur énergétique et du secteur agricole pour qu'elles soient plus efficaces.

Il y a un élément de forte incertitude dans la prévision des recettes de fiscalité ordinaires estimées à 4.000 milliards de dinars. Pour nombre d’experts, cela paraît irréalisable, tenant compte d’au moins 4 mois d'arrêt d'activités économiques, cette année, et la réduction des importations, car, dit-il, une partie de la fiscalité ordinaire vient aussi des opérations du commerce extérieur. Le PLFC a également été marqué par la reconduction, jusqu’à 2025, de l’abattement de 50% en matière d’IRG et d’IBS au profit des revenus réalisés dans les régions du Sud et ce, à compter du 1er juin, de l’exonération totale de l’IRG pour les revenus n’excédant pas les 30.000 DA par mois, applicable à compter du 1er juin, ainsi que de la révision du seuil du SNMG, le faisant passer de 18.000 DA à 20.000 DA au bénéfice des bas revenus.

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