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Entreprenariat féminin : L’après-Covid-19 s’annonce décisif

Entreprenariat féminin : L’après-Covid-19 s’annonce décisif

Rédigé par H. M. / Economie / lundi, 18 janvier 2021 09:23

Complexité. En Afrique, les femmes sont considérées comme les colonnes vertébrales de l'économie du continent et des leviers d'accélération formidables pour la croissance inclusive.

A travers le monde, la Covid-19 a amplifié les obstacles structurels auxquels font face les femmes entrepreneures, frappant de manière disproportionnée beaucoup de PME féminines. Or, l’entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans l’autonomisation économique des femmes, en particulier dans les pays en développement.

La gestion de cette période était des plus difficiles. Des actions sont menées. L’initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi), à titre d’exemple, a engagé des allocations de fonds. Celle du mois d’août dernier, à elle seule, était constituée de 49,3 millions de dollars et devrait bénéficier à plus de 15.000 entreprises dirigées par des femmes et permettre de mobiliser environ 350 millions de dollars auprès d’autres sources publiques et privées. Ces fonds sont destinés à des programmes qui visent à stimuler l’entrepreneuriat féminin et dont l'exécution sera confiée à quatre banques multilatérales de développement : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), pour la mise en oeuvre de projets en Asie centrale et en Afrique du Nord, la Banque interaméricaine de développement (BID), pour des opérations en Amérique latine, la Banque islamique de développement (BIsD), pour des activités dans des environnements fragiles en Afrique de l’Ouest et, enfin, le Groupe de la Banque mondiale, pour des projets dans la région du Sahel, au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ainsi que des programmes d’envergure mondiale.

Qu’en est-il de l’entrepreneuriat féminin en Algérie ?

En Afrique, les femmes sont considérées comme les colonnes vertébrales de l'économie du Continent et des leviers d'accélération formidables pour la croissance inclusive. Qu’en est-il de l’Algérie ? Le nouveau paradigme économique basé sur l’innovation commence à voir l’émergence progressive de femmes à travers des produits innovants.

Le gouvernement compte assurer un meilleur accompagnement et mettre fin à cette image d’Epinal où les femmes qui dirigent des entreprises étaient moins considérées que les hommes. La mise en oeuvre du guichet unique au niveau de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) est annoncée au profit des femmes entrepreneures. En mars dernier, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a, lui également, annoncé la création d'une nouvelle commission femmes et dont le but est de faire la promotion de la femme entrepreneure.

Entre autres objectifs, la construction d'une passerelle entre l'université et l'entreprise. Mais la question de l’entreprenariat féminin est complexe. Elle l’était même avant la pandémie Covid-19. Sur ce sujet, le Dr Abedou Abderrahmane, directeur de recherche au Cread, relève, d’abord, que les données liées à l’évolution de l’entreprenariat féminin sont paradoxales. Entre 2003 et 2018, le nombre des entrepreneurs masculins a augmenté de 85,75% alors que celui des femmes entrepreneures a enregistré une croissance plus faible de 60,1%. Mais, explique l’universitaire, « cette croissance sur quinze ans cache une évolution en dents de scie du poids de l’entrepreneuriat féminin. En effet, rapporté au nombre global d’entrepreneurs du pays, l’entrepreneuriat féminin a représenté le taux de 13,4% en 2003 pour atteindre le taux le plus élevé de cette période, soit 20,1% en 2004 et retomber de manière irrégulière au taux de 11,7% en 2018 ».

L’autre paradoxe de l’entrepreneuriat féminin, explique l’universitaire, réside dans « la fragmentation du paysage institutionnel et l’incohérence de ses actions ». Malgré l’existence d’un tissu dense d'encadrement de l'activité entrepreneuriale, les observations du marché de l’entrepreneuriat montrent des dysfonctionnements importants. Ces derniers, explique le Dr Abedou, touchent à « la coordination et la concertation entre les différentes strates macro, méso et micro pour la mise en oeuvre de politiques publiques cohérentes en matière de développement de la création d’entreprise ». Ces incohérences « ont généré des pratiques discriminatoires envers les femmes, notamment leur exclusion des sphères économiques, surtout dans l’accès équitable aux différents marchés ».

Le leadership politique, enchaîne le Dr. Abedou, tant au niveau local qu’au niveau central, « ne travaille pas pour faire émerger des success-story de femmes et/ou des modèles de réussite qui pourraient disséminer une image positive de la femme entrepreneure au sein de la société ».

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