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Ramadhan 2023 : Une exception à la règle ?

Ramadhan 2023 : Une exception à la règle ?

Rédigé par R. K. / Actualités / dimanche, 26 mars 2023 15:29

Mobilisation. Dos au mur, les responsables gouvernementaux, notamment ceux des départements ministériels du Commerce et de l’Agriculture, n’hésitent pas à mettre les bouchées doubles dans le but d’établir des mesures et des dispositifs synonyme de plan contre-attaque contre tout éventuel dysfonctionnement du marché durant le Ramadhan où la traditionnelle flambée des prix est toujours au rendez-vous.

Le Ramadhan 2023 peut-il faire exception à la règle du point de vue de la température du marché des produits alimentaires ? Si l’on croit les déclarations des responsables gouvernementaux et certaines associations de commerçants et des agriculteurs, toutes les mesures et autres dispositifs visant à maîtriser la mercuriale durant ce mois sont en train d’être mises en place. Maintenant, reste à savoir si les plans de contre-attaque des autorités « concoctés » à différents niveaux de responsabilité seront en mesure de contrecarrer les pronostics et les rumeurs en matière des prix des produits alimentaires. Pour rappel, la question de l’approvisionnement du marché pendant le mois de Ramadhan avait fait l’objet d’une réunion du Conseil des ministres en février dernier. Le président de la République avait ordonné la mise en place d’un dispositif de veille pour suivre le ravitaillement du marché en produits essentiels.

La guerre aux spéculateurs ne suffit pas

Dos au mur, les responsables gouvernementaux, notamment ceux des départements ministériels du commerce et de l’agriculture, n’hésitent pas à mettre les bouchées doubles dans le but d’établir des mesures et des dispositifs synonyme de plan contre-attaque contre tout éventuel dysfonctionnement du marché durant le Ramadhan où la traditionnelle flambée des prix est toujours au rendez-vous. En l’absence avérée d’une communication régulière et surtout crédible relative aux explicatifs des causes et des évolutions de la mercuriale, les services ministériels du Commerce et de l’Agriculture se retrouvent souvent contraints de parer au plus urgent pour limiter les dégâts en cas d’un éventuel dérèglement de l’approvisionnement normal du marché et des commerces.

Lorsque la pénurie et la spéculation deviennent maîtresses du jeu, la seule arme qui demeure à la portée des Directions du commerce et des services de sécurité est la solution de la répression. A vrai dire, c’est une bonne et fausse solution à la fois, puisque le problème de fond concernant ce genre de situation est parfois incompréhensible. Ainsi, quand les autorités décident de mener la guerre aux spéculateurs et autres commerçants véreux, c’est bien pour une campagne, mais le problème il n’y a pas de continuité dans les actions sur le terrain. Désormais que le vide juridique est comblé par la promulgation de lois contre les lobbys, le moment est venu de s’attaquer aux autres causes qui sont à l’origine du phénomène des pratiques illicites et des pénuries de quelques produits de large consommation. Cela étant, nous ouvrons ici une parenthèse pour expliquer l’importance de la révision de l’ensemble des systèmes de régulation de la production des produits de large consommation.

Pour le Pr Ali Daoudi, agroéconomiste, « la demande des produits de large consommation, comme la pomme de terre par exemple, étant relativement stable, toute baisse de l’offre provoque une augmentation non proportionnelle des prix. Autrement dit, une baisse de la production de 25% par rapport au volume de l’offre habituelle peut provoquer une augmentation des prix de l’ordre de 30 à 40%, voire plus. La surproduction provoque un effondrement non proportionnel des prix également. Cette règle caractéristique des marchés des produits agricoles de large consommation, conjuguée à la défaillance du marché en matière de synchronisation entre l’offre et la demande lorsque les offreurs et les demandeurs sont très nombreux et de petite taille, rend nécessaire une politique de régulation efficace. Une politique qui crée les conditions pour une égalisation stable entre l’offre et la demande ».

Les ingrédients d’une recette anti-inflation

Pour convaincre et assurer les chefs de ménage et consommateurs algériens en général à la veille du mois sacré, les déclarations optimistes des responsables gouvernementaux et certaines associations de commerçants s’enchaînent pour être relayées par les différents organes de la presse. Selon des informations publiées par le ministère algérien du Commerce et de l’Agriculture, des plans ont été élaborés pour assurer la disponibilité et la stabilité des prix pendant le mois de jeûne. Des mesures qui visent la baisse des prix pratiqués au sein des marchés à travers le territoire national, dont la mise en place de marchés locaux de proximité type Errahma qui permettent la vente de produits alimentaires et agricoles de grande consommation directement aux consommateurs.

Une autre stratégie pour lutter contre la spéculation et l’augmentation des prix consiste à annoncer la mercuriale du jour à l’entrée des marchés de gros des fruits et légumes et des viandes à travers un tableau électronique, ce qui contribuera à freiner la cupidité des intermédiaires et des détaillants. D’autre part, il va sans dire que la mobilisation de milliers d’agents de contrôle et de surveillance (employés) pour suivre les différentes activités commerciales d’environ deux millions de commerçants est plus que nécessaire pour persuader les contrevenants conformément aux lois et règlements en vigueur.

S’agissant des viandes rouges, force est de constater que les prix ont atteint des niveaux inabordables pour la plupart des Algériens. Toutefois, plus de 20.000 tonnes de viande rouge seront distribuées grâce à 114 points de vente. Ils seront répartis à travers l’intégralité du territoire national. Le premier responsable du groupe public l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) avait assuré, janvier dernier, que les Algériens pourront se procurer de la viande rouge au prix de 1.200 DA/kg.

Concernant la viande blanche et les oeufs, l’Office national des aliments du bétail (Onab) et les responsables du secteur de l’agriculture ont décidé de plafonner le prix du kilo de poulet à 350 dinars grâce à l’arrivée sur le marché de 47.000 tonnes de viande blanche. L’Onab devrait assurer un approvisionnement de 10.000 tonnes. 37.000 tonnes supplémentaires seront assurées par des opérateurs privés soumis au contrôle sanitaire.

Quant au secteur de la pêche, il a été annoncé que des mesures visant à mettre à la disposition des consommateurs les produits halieutiques durant le mois de Ramadhan à des prix abordables, en optant pour la vente directe du producteur au consommateur, en vertu d’un accord passé entre la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture et plusieurs unités de transformation à travers le pays, dans le cadre du programme du Gouvernement arrêté pour le mois de Ramadhan. De son côté, le consommateur piaffe d'impatience pour connaître la réalité et le poids de ces mesures.

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